Quand j'ai été enceinte, je me suis dit que je n'allais pas y penser... Que ça "n'arriverait qu'aux autres". Et puis j'ai eu cet enfant et j'ai vu les chiffres.
Chaque année environ 165 000 enfants subissent des viols et tentatives de viols (enquête Ipsos 2018), une fille sur cinq et un garçon sur treize en sont victimes (OMS, 2014). Les violences sexuelles envers les enfants sont commises à 94% par des proches et des personnes connues, dans tous les milieux socio-culturels. Trois personnes qui ont osées en parler... (et combien qui n'osent pas?) dans mon entourage.
J'ai donc dû admettre que cela pouvait arriver, et qu'ainsi que le souligne la convention des Droits de l'enfant célébré ce vendredi 20 novembre, il est de mon devoir en tant que parent et citoyenne de protéger mon enfant et les enfants de ces abus.
Oui mais puisque les maintenir dans une bulle loin du monde s'avérerait maltraitant, je fais quoi moi?
J'en parle avec eux. Je discute. Je leur pose des questions, aux enfants (et parfois aussi à leurs parents) ! Être informés n'empêchera peut-être pas les choses d'advenir mais cela leur permettra d’anticiper certains dangers, de réaliser qu’il se passe des choses anormales, pour je l'espère, en parler plus facilement.
Je me suis mise d'accord avec moi-même je vais leur en parler. Oui mais comment?
Parce que j'ai le souvenir d'un texte de la journaliste Titiou Lecoq sur son fils qui après une discussion sur le consentement courait les fesses à l'air en criant à maman qu'elle n'avait pas le droit de le toucher à cet endroit. Et si j'ai ri en lisant cet article, je redoute un peu de me retrouver démuni face aux questions et réactions de mon enfant.
J'en suis donc revenu à mes basiques de bibliothécaire, en parler oui mais avec des livres, des films, des chansons adaptés à leur âge, dans un moment de calme et de disponibilité de tous les participants. Et je ne sais pas si mon message est complétement passé mais je sais qu'il faudra de toute façon y revenir régulièrement tout au long de sa vie.
Forte de mon expérience, je vous partage ma liste non exhaustive de ressources pour aborder ce sujet sensible mais à mes yeux incontournable pour accompagner nos enfants.
Dès leur entrée en maternelle, on peut sensibiliser les enfants sur le respect de leur corps et leur droit à dire non avec des albums et une affiche.
L'affiche réalisée par l'illustratrice Elise Gravel et téléchargeable gratuitement ici.
Le flyer réalisé par l'association mémoire traumatique ici.
A l'école primaire, on insiste sur les réflexes possibles et sécurisants à adopter dans des situations qui leur paraissent anormales avec des petites BD et des documentaires.
Au collège et au lycée, on continue et on met des mots sur les conséquences physiques et psychiques que cela cause tout en leur rappelant, toujours que quoi qu'il arrive ce n'est jamais leur faute...
Et parce qu'on peut aussi parler avec des jeunes adultes et des adultes. Parce que parfois c'est difficile de comprendre ce qui a pu se jouer et ce que les personnes ont pu ressentir :
Vous pouvez enfin découvrir des podcasts touchant : Intime & politique d'Axelle Jah Njike ici, Ou peut-être une nuit là , L'Autodéfense des enfants ici ou encore C'est quoi l'amour, maîtresse par là
Et parce que parfois les livres ne suffisent pas face à la réalité, vous pouvez contacter Enfance en danger au 119 ou la Ciivise