Aliona Gloukhova, jeune auteure lauréate de la résidence d'écrivain des Rencontres Littéraires 2020 de la Fondation FACIM, avait prévu de venir vous rencontrer ce printemps pour parler de son écriture, ses romans, cette langue dans laquelle elle écrit (voir article sur Aliona Gloukhova).
La situation sanitaire actuelle n'ayant pu le permettre, nous lui avons proposé une interview à distance afin de vous la faire rencontrer, entendre, écouter et découvrir.
Interview par Chantal, bibliothécaire à Viuz-en-Sallaz, et Justine, bibliothèque à Lucinges. Technique par Laurent, bibliothécaire à Saint-Jean de Tholome.
Aliona Gloukhova souhaite apporter quelques petites rectifications et précisions à ses propos dans ce direct en vidéo :
08:08 "ce qui m'intéresse c'est l'étanchéité" -- lire comme "ce qui m'intéresse c'est la perméabilité" )
08:11 d'être vraiment étanche -- d'être vraiment perméable.
08:54 en restant tout étanche -- en restant tout perméable
26:06 Aliona Gloukhova lit un poème de Guenaddi Gor dans sa langue d'origine, le russe. Voici une traduction de Henri Abril (Blocus, poésie. Guenaddi Gor. Editions Circé, 2010) :
"Ici un cheval riait et le temps galopait.
Le fleuve entrait dans les maisons.
Ici papa était maman
Et maman mugissait.
Soudain, le concierge est sorti
Et a pris à gauche.
Il porte du bois mort.
Il pousse le temps avec son pied,
Il bouscule les années
Et jette par la fenêtre ceux qui dormaient.
Des hommes sont assis
Et mangent du savon
Et boivent l’eau de la Néva
Avec des feuilles d’herbe.
Une fille vient pisser debout
Là où, il y a peu, elle se promenait.
Là où le printemps vide rôde,
Là où le printemps erre."